Le président du mouvement AGIR-Les Leaders, Thierno Bocoum, a vivement critiqué le plan de redressement économique présenté par le Premier ministre Ousmane Sonko, accusant ce dernier de privilégier la pression fiscale au détriment de l’investissement productif.

« Le Premier ministre, ancien inspecteur des impôts, semble reproduire un réflexe professionnel mal adapté au rôle de chef de gouvernement en faisant de la fiscalité l’outil principal d’un redressement qui devrait d’abord passer par l’investissement, la confiance et la stimulation de l’activité productive », a déclaré Bocoum.

Il déplore une approche qu’il juge déséquilibrée, où la hausse des prélèvements s’accompagne d’une baisse significative de l’investissement public. Selon le Rapport d’exécution budgétaire, ce dernier aurait chuté de 30,3 % au premier trimestre 2025, comparé à la même période en 2024. « L’État investit moins mais prélève plus. C’est économiquement contre-productif », a-t-il averti.

Alors que le taux de pression fiscale atteignait déjà 16,9 % du PIB en 2024, le gouvernement vise à le porter à 20 %, sans plan massif de relance de la demande ni de soutien concret aux secteurs porteurs. Bocoum juge cette stratégie inadaptée au contexte : « Penser que l’on peut relancer une économie à bout de souffle par la pression fiscale est une chimère. »

Pour lui, la taxation devrait être une conséquence de la croissance, et non un point de départ. Il conclut en qualifiant le plan de redressement d’« opération de compression déguisée, habillée de mots forts mais dépourvue des injections vitales que réclame notre économie ».