Le quotidien Les Échos, dans son édition n°2517 du 15 juillet 2025, révélait déjà les tractations autour de la succession à la mairie de Dakar. À l’époque, le journal titrait : « Pastef, pourtant minoritaire, veut s’emparer de la mairie », tout en affirmant qu’Abass Fall, ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les Institutions, était le candidat choisi par le pouvoir.

Selon les révélations du quotidien, cette stratégie ne date pas d’hier et porte l’empreinte des plus hautes autorités de l’État. Celles-ci viseraient à écarter définitivement Barthélémy Dias, en dépit de son pourvoi en cassation toujours pendant, et à mettre fin à l’intérim jugé illégal de Ngoné Mbengue. En cas d’échec, l’idée d’instaurer une délégation spéciale n’est pas écartée.

De son côté, Abass Fall multiplie les efforts. Depuis plusieurs semaines, il mène une campagne de proximité auprès des conseillers municipaux de toutes sensibilités afin d’asseoir sa candidature et maximiser ses chances d’accéder au fauteuil de maire.

 

Takhawou en riposte

 

La coalition Takhawou Dakar, majoritaire au sein du conseil municipal, ne reste pas inactive. Khalifa Sall s’implique personnellement, mobilisant ses conseillers et tentant de rallier d’autres forces d’opposition pour contrer le candidat du pouvoir. L’ancien maire de Dakar veut ainsi infliger à Pastef sa première défaite politique depuis son accession au pouvoir.

Toutefois, une question stratégique se pose : Khalifa Sall va-t-il maintenir son soutien à Ngoné Mbengue, actuelle mairesse intérimaire, ou privilégiera-t-il une autre candidature si celle-ci ne parvenait pas à faire consensus au sein de sa coalition ?

 

Benno dans l’expectative

 

La coalition Benno Bokk Yaakaar suit également de près cette bataille municipale. Les conseillers issus de la mouvance présidentielle lors des dernières locales étudient leurs options. Certains envisagent même, en cas d’absence de candidature solide en interne, de soutenir un candidat de l’opposition.

Mais la division qui mine actuellement Benno fragilise son poids politique et réduit sa capacité à jouer les arbitres dans cette recomposition.

La bataille pour la mairie de Dakar s’annonce ainsi comme un véritable bras de fer politique, où chaque camp ajuste ses stratégies dans un climat de manœuvres, d’incertitudes et d’alliances potentielles.