
Frappes près du Venezuela: des experts de l’ONU accusent les États-Unis d’«exécutions extrajudiciaires»
societe 17 Sep 2025

Donald Trump s’en vantait lundi 15 septembre sur son réseau social : les États-Unis ont détruit un nouveau bateau vénézuélien et tué trois personnes que le président américain présente comme des narcotrafiquants. C’est la deuxième frappe de ce type depuis le début du mois. Une méthode que des experts des droits de l’homme des Nations Unies dénoncent.
Pour ces trois experts indépendants mandatés par l’ONU, les frappes américaines sur ces bateaux en provenance du Venezuela sont des « exécutions extrajudiciaires ». « Le droit international ne permet pas aux gouvernements d’assassiner purement et simplement des narcotrafiquants présumés », affirment-ils dans un communiqué. D’autant que le trafic de drogue n’est pas passible de la peine de mort en droit américain.
Comme le rappellent ces experts mandatés par l’ONU, mais qui ne parlent pas au nom de l’organisation, la seule raison pour laquelle les États-Unis auraient le droit de tuer ces personnes est donc la légitime défense. « En vertu du droit international, tous les pays doivent respecter le droit à la vie, y compris lorsqu’ils agissent en haute mer ou en territoire étranger », ont assuré les experts, parmi lesquels se trouvent les rapporteurs spéciaux sur les exécutions extrajudiciaires et sur la protection des droits de l’homme dans la lutte antiterroriste. « Il n’y a aucune preuve que ce groupe mène une attaque armée contre les États-Unis qui autoriserait les États-Unis à utiliser la force militaire contre lui au titre de la légitime défense nationale. »
Poursuites et réparations demandées
Cette frappe est survenue après que les forces américaines eurent détruit un bateau avec onze personnes à bord plus tôt ce mois-ci. Washington déclare que ce bateau était affrété par le gang vénézuélien Tren de Aragua. Au total, en un mois, les États-Unis ont tué au moins quatorze personnes lors de ces frappes militaires qualifiées d’« illégales ». Au moins, car en plus des deux frappes dont Donald Trump s’est vanté, il a également évoqué ce mardi un troisième bateau détruit, sans plus de précision.
Les experts ont demandé à Washington « d’enquêter de manière indépendante sur ceux qui ont ordonné et exécuté ces meurtres ». Ils ont par ailleurs souligné que le pays était tenu par le droit international de poursuivre les auteurs et d’offrir des réparations aux familles des victimes.